
Les étudiants du master Ingénierie et Management des Achats de l’Université Léonard De Vinci, encadrés par leurs responsables ont conduit la partie « Demande » de l’étude eAchats 360°.
Il s’est agi pour eux d’entretiens téléphoniques (durée moyenne de 45 mn) avec les directeurs achats de 30 grandes entreprises, dont L’Oreal, Merck, Cadbury, Valeo, Rhodia, Thales, Sagem, Rexel, Lagardère, Gefco, La Poste, SNCF, Club Med, Axa, Société Générale, etc... Les répondants provenant du tertiaire pesant 58% du panel, ceux des secteurs « industriels », 42%.
Un parc installé très homogène
Première mesure, celle de l’état et de l’âge du parc actuel en solutions eAchats. Assez peu de « trous » dans la raquette : les principales fonctionnalités semblent installées de façon plutôt homogène. Notons le top 3 : le décisionnel arrive en tête. Ici, il peut s’agir aussi bien des outils de BI généralistes installés dans l’entreprise (type BO) que de tableurs Excel ou d’applications maison sur Access. La part du « décisionnel Achats » - des solutions dédiées et optimisées pour cette direction – relevant de mises en œuvre plus récentes. L’application « historique » de e-Procurement tenant toujours sa deuxième position juste devant les solutions de gestion de contrats/contract Management.

Autre constat, le vieillissement du parc des applicatifs : un tiers des solutions a plus de 3 ans, un quart a moins de 3 ans.
Plan de route des investissements
Sous réserve d’un retournement conjoncturel, voici la « roadmap » des investissements programmés, ou pas, d’ici 12 à 18 mois et envisagés plus tard encore.

Semblent d’ores et déjà programmée, la mise en œuvre de solutions de gestion du référentiel Fournisseurs, de gestion des consultations et de gestion des contrats. Sont prévus de gros efforts sur la dématérialisation des factures ainsi que sur les outils de suivi des performances DD et RSE. Malgré tout, on peut dire que la progression fonctionnelle semble se faire tous azimuts.
En creux, on constate que les solutions de e-paiement ne paraissent pas du ressort des directions achats (sans doute plus du côté de la compta/finance).
Poursuite de l’enrichissement fonctionnel
Plus généralement, les répondants ont une image assez tranchée de l’évolution à 12-18 mois du SI Achats : enrichissement fonctionnel, montée de version et élargissement du périmètre d’usage sont au programme.

Rien n’est explicitement prévu, qui peut « affecter » plus structurellement ou radicalement le SI Achats : passage en SaaS/Cloud, changemen
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t d’architecture, changement d’éditeur de solutions. Clairement, l’heure ne semble pas au risque.
Le SI Achats, levier d’harmonisation
Au nombre des bénéfices du SI Achats, attendus et constatés, l’harmonisation des processus le dispute avec le partage de l’information (l’un est sans aucun doute lié à l’autre). Les gains financiers et de productivité étant relégués au deuxième rang des atouts du SI Achats.

Pour ce qui est des freins ou difficultés à la mise en place de solutions eAchats, le poste principal concerne le coût d’acquisition et/ou le ROI afférent.

Ce critère – choc – n’était qu’au 4ème rang des préoccupations dans l’étude 2010. Cette même année, l’argument négatif largement en tête était la réticence des utilisateurs. Deux ans plus tard, ce critère pèse encore largement puisqu’il se place en deuxième position.
Des investissements modérés
Que ce soit en terme de budget ou en nombre de projets, les directions achats sont, elles-aussi, obligées de lever le pied : plus d’une sur trois réduiront leurs dépenses d’investissement, pour des projets moins nombreux et de durée plus courte qu’en 2011.

Ergonomie, qualité, prix
La demande reste, sur ses attentes à l’égard de leurs fournisseurs de solutions eAchats, plutôt constante au travers des années. Revendication n°1, la qualité des produits et services reste la priorité (interrogés de leur côté, les fournisseurs pensent qu’en priorité leurs clients souhaitent qu’ils les accompagnent à l’international).

Sur le plan technologique, les directions Achats attendent des efforts permanents de leurs fournisseurs sur l’ergonomie des solutions proposées (lors des consultations, certains acheteurs allant jusqu’à compter le nombre de clics nécessaires à passer de bout en bout une commande : ce résultat obtenu pouvant servir à différencier les offres). Sur cet aspect des choses, les fournisseurs sont conscients des attentes des directions Achats, ce qui est une bonne chose...
La DG, seul contrepoids aux achats
Entre la DG, la direction Achats, la DSI et la direction financière, le processus décisionnel et de prescription apparaît assez clairement. D’abord, le poids (et d’une certaine manière l’autonomie) de la direction Achats semblent se renforcer : elle prescrit et décide pour elle-même.

Seul contrepoids (de taille), la direction générale ! La DSI, peu décisionnaire (et on prédit qu’avec la montée du SaaS les choses ne vont pas s’arranger), est toutefois consulté pour une prescription (probablement) plus technique que fonctionnelle.
Le mystère de la non-externalisation
L’achat de données fournisseurs, marchés, risques, juridiques, environnementaux, RSE, etc... semble chose acquise. Mais apparemment, ce n’est toujours pas le cas du traitement externalisé des données achats, ni de tout ou partie des processus achat et des transactions qui y sont rattachées.

Les « places de marché » (les guillemets soulignant le côté relativement obsolète de l’appellation, on parlerait de communautés, de réseaux...) restant encore en lice. Plus généralement, on notera somme toute le côté timorée des Achats pour ce qui a trait à l’externalisation.
eAchats 360°, c'est aussi un grand débat
La présentation de l’étude eAchats 360° donnera lieu, comme chaque année, à une matinée de libre débat entre les directeurs Achats et les fournisseurs. Celui-ci se tiendra au sein de l’université Léonard De Vinci dans le courant du mois de février.
Pour s’inscrire gratuitement : eachatsinfos@wanadoo.fr
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