Software as a service : nouveau mode de commercialisation et de mise en oeuvre des logiciels, le SaaS est au coeur de toutes les offres e-achats. L'institut Gartner, dans une étude de septembre 2011, indique que le marché de l'e-achat devrait croître de 10,1% dans les cinq prochaines années pour atteindre les 3,5 Mds$ en 2015. Et dans ce marché, le déploiement d'offres SaaS devrait être majeur, estime Gartner. Les offres SaaS, qui représentent aujourd'hui près de 30% du marché, devraient approcher les 50% en 2015.
Cette tendance est celle de toute l'industrie informatique. Le mode hébergé et partagé des logiciels devient doucement une norme. Celui de l'ASP, utilisé massivement encore par les entreprises, a constitué une première étape vers le SaaS. Car il s'agissait déjà d'utiliser un produit logiciel installé sur un serveur extérieur à l'entreprise. Avec le SaaS, on va un peu plus loin dans l'idée de virtualiser le produit et la prestation informatique.
En "coloc", on divise les coûts
Comme le dit de manière imagée Gérard Dahan, directeur de la communication d'Ivalua, « dans le modèle traditionnel, on était propriétaire de sa maison, de son terrain et de ses murs. Avec l'ASP, on s'est mis à louer une maison. Et avec le SaaS, on s'essaye à la co-location. » Cette définition métaphorique met l'accent sur le changement majeur apporté par le SaaS, ainsi que l'explique Martial Gérardin directeur Europe de Perfect Commerce : « tous les clients ont désormais la même version du logiciel. Même si chaque client bien sûr dispose de sa BDD soigneusement étanche. »
Le SaaS cumule de nombreux atouts. D'un point de vue économique déjà, la balance penche aussitôt vers le SaaS, forcément moins coûteux. « Le TCO d'une solution en mode SaaS correspond environ à 50% de celui d'une solution en mode traditionnel », estime Martial Gérardin. Il faut en effet enlever au projet le coût technique et humain d'un développement spécifique, d'une intégration en interne et de l'achat régulier de mises à jour. L'évolution d'un logiciel SaaS est en effet supportée par l'ensemble des clients utilisateurs, normalement tous équipés de la même version et bénéficiant des mêmes mises à jour. Par ailleurs, un autre atout du nouveau modèle est de stopper définitivement les batailles entre DSI et direction Achats, et d'éviter une gestion de maintenance malaisée.
Modèle à moduler
Mais le mode SaaS est-il réellement applicable à l'achat ? « Le modèle organisationnel des achats est différent d'une entreprise à l'autre ; les process achats également, parfois au sein d'un même secteur. Dans ce contexte, on nous demande souvent de faire un peu de développement spécifique, qui est ensuite intégré dans les versions suivantes du logiciel », explique Gérard Dahan.
Les éditeurs peuvent en effet difficilement proposer du 100% SaaS, de par la spécificité des secteurs-clients. Et certains besoins de la chaîne de l'achat se prêtent mieux que d'autres au modèle. « Modéliser des processus standards amont apparaît beaucoup plus aisé à mettre en oeuvre dans un contexte client donné plutôt que des processus aval », remarque Alain Alleaume : le PDG d'Altaris explique par exemple que les projets de Procure to Pay, qui ont un impact important sur la comptabilité et la finance doivent prendre en compte des règles de gestion et un modèle organisationnel spécifiques et impliquent des intégrations avec les ERP existants. Le mode SaaS, du moins dans les grandes entreprises, est ainsi moins adapté aux process aval. Alors qu'il semble couler de source pour l'amont : « il y a fort à parier, pour les grandes entreprises internationales, que l'offre SaaS Sourcing to Contract devienne rapidement un standard, à condition que les éditeurs sachent répondre aux demandes d'évolution de leurs clients », note Alain Alleaume. Dans les PME par contre, le SaaS peut constituer une excellente manière d'avoir accès à un coût abordable à une offre e-achat complète, de l'amont à l'aval.
Parfois, le SaaS est volontairement refusé, pour des raisons de sécurité et de maîtrise totale des données. « Dans certains secteurs, dans le public, comme les ministères ou l'armement, mais aussi dans le privé, comme les banques, on nous demande du non SaaS », explique Gérard Dahan. Il y a donc bien utopie, de croire que le SaaS est le modèle rêvé, idéal pour tous les services achats. Mais il y aurait folie à ne pas se rendre compte que la vague du cloud et du SaaS est une lame de fond !
Pour participer gratuitement à la conférence inaugurale eAchats'2011...
Elle aura lieu le mardi 04 octobre 2011 de 15h00 à 16h00 (CNIT de Paris-La-Défense)et portera sur le thème : "Achats-as-a-Service : réalité, bénéfices et limites de la déferlante Cloud/SaaS dans les achats", animée par Dominique Dupuis, Directrice de la recherche, Le CXP.
...Il suffit de s'inscrire sur le site www.salons-solutions.com (rubrique "Conférences & ateliers")