La fonction achats est considérée comme un sujet prioritaire au sein des établissements de santé, selon 88 % des cadres dirigeants appartenant à ces structures. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le cabinet de conseil Factea Healthcare et le cabinet d’études Pragma. Une première en France, dans un contexte de très forte pression budgétaire pour l’ensemble des opérateurs à qui le ministère de la Santé demande d’optimiser leurs dépenses pour faire face aux déficits publics et au financement de la Sécurité Sociale.
L’objectif de ce travail réalisée par Factea Healthcare et Pragma du 27 juillet au 30 août 2011 auprès de 5 581 contacts qualifiés, était d’appréhender les niveaux de professionnalisation de ces opérateurs par rapport à leur organisation et leurs stratégies d’achats. Cette étude entend ainsi présenter une vision globale des problématiques de gestion des achats dans les secteurs sanitaire, social et médico-social. Près de 169 personnes directement concernées par les achats (directeurs d’établissement, directeurs et responsables achats, pharmaciens, etc.) représentant 140 établissements de santé publics et privés, ont répondu à cette enquête.
Les résultats indiquent d'abord que la fonction Achats est reconnue comme stratégique dans les grands établissements de santé. L’analyse des résultats de l’enquête laisse toutefois apparaître des différences selon la taille des établissements. « Dans les établissements de moins de 100 lits (30 % des répondants), la fonction achats est un sujet sur lequel les répondants se sentent le moins à l’aise par rapport à l’ensemble. Généralement, la fonction achats est considérée comme moins reconnue et encore peu formalisée, indique Thierry Brigodiot, directeur associé du cabinet d’études Pragma. En revanche, les établissements de plus de 1 000 lits en sont à un stade plus avancé de professionnalisation de la fonction achats, cette dernière étant véritablement perçue comme une fonction stratégique. »
Pour 77 % des répondants, la fonction Achats doit contribuer à la qualité de la prise en charge du patient. La performance économique de l’établissement est également considérée comme un enjeu important, par 68 % des répondants. « Ce résultat prouve que la fonction achats constitue bien un sujet prioritaire pour les cadres dirigeants des établissements, mais pas uniquement pour sa contribution à la performance économique. Or de par ses impacts multiples, toute politique achats doit être connectée à la politique médicale de l’établissement », analyse Bernard d’Ortho, directeur associé de Factea Healthcare.
La maîtrise des dépenses est aujourd’hui l’objectif prioritaire des établissements, pour 89 % des répondants. Une plus grande précision dans l’analyse des besoins utilisateurs (56 %), l’engagement de l’établissement dans le domaine du développement durable (50 %) et enfin la sécurité des marchés (49 %) sont les autres objectifs prioritaires les plus cités. En revanche, l’introduction de dispositif de soins innovants est considéré par seulement 11% des répondants comme un objectif prioritaire de la fonction achats de leur établissement.
Selon une large majorité de répondants, il reste des marges de manœuvres significatives. Plusieurs familles d’achats sont ainsi identifiées comme pouvant être améliorées et pouvant apporter un bénéfice économique et organisationnel au sein des établissements de santé. Les produits de santé (pour 69 % des répondants), les NTIC (65 %), les produits biomédicaux (61 %), les travaux (56 %), les prestations de transport et la gestion des déchets (53 %) ont été particulièrement cités en tant que familles dont les achats ne sont pas encore optimisés et qui méritent d’être travaillés.